Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 mai 2010 4 20 /05 /mai /2010 16:46

Joel-Bevierre.jpg

 

" Ca interpelle ! " s’exclame avec une moue dubitative Joël Bevierre, un ancien mécano de la vapeur à qui j’expose l’état de nos investigations sur la cité modèle de Raoul Dautry.

Nous sommes alors en janvier 2009. Un mois s’est écoulé depuis que Daniel Druart m’a fait part de ses découvertes relatives à l’empreinte compagnonnique de la cité cheminote et à ce stade de mes vérifications, je ne nourris plus guère de doute quant à la fiabilité de ses propos même si je n’en perçois pas encore très nettement la portée.

Tout en persévérant dans le décryptage du plan de la cité, je dois à présent m’atteler à l’appréhension d’une seconde difficulté : considérant que mon travail de journaliste ne vaudra que par ce que les lecteurs en retiendront, il me faut jauger ce que la culture commune est prête à recevoir de nouvelles informations susceptibles d’en bouleverser quelques fondements et Joël Bevièrre me semble t-il, par son implication dans la vie locale et cheminote, constitue le parfait échantillon test.

Retraité du chemin de fer, Joël Bevierre n’a jamais vraiment quitté le monde du rail. Syndicaliste actif, il consacre une part non négligeable de son temps libre aux manettes de la locomotive à vapeur du Vermandois et se réfère volontiers, lorsqu’il partage sa passion pour le rail en animant des conférences ou exposés, aux travaux de l’association pour l’histoire des chemins de fer (AHICF).

Mais de l’AHICF justement, il tient ses certitudes acquises à la lecture des actes d’un colloque organisé à Paris en 1988 sur le thème " des Chemins de fer, de l’Espace et la société en France. "

A aucun moment, il n’y est question d’autre symbolisme que celui "  du désir de promouvoir l’intégration absolue du cheminot dans son travail " qui dépasse "  la simple allégorie naïve à l’univers machiniste cheminot " incarnée par les "  trois places [qui] décrivent trois roues de locomotives et l’axe longitudinal le piston les reliant."

D’équerre, de compas, de fil à plomb, il n’est nullement question.

La place de l’Etoile ? Une des pièces du puzzle urbain à propos desquelles le colloque aura retenu "  l’exotisme des références culturelles parisiennes. "

Maintenant qu’on les lui pointe, Joël Bevierre distingue tout aussi clairement que Daniel Druart et moi-même le compas, l’équerre ou encore le fil à plomb, mais il demeure prudent. " Il est tout de même étonnant qu’aucune sommité n’ait relevé la chose jusqu’à présent " commente t-il, d’autant plus interloqué que l’éclairage apporté par Daniel Druart met paradoxalement en lumière quelques zones d’ombre sur lesquelles "  les sommités " ne se sont jamais attardées. " On va peut-être mieux comprendre pourquoi on n’était incapable jusque-là de donner un sens au nom de certaines rues comme la rue des Grands rayons ou celle des Grands Camps."

Lorsqu’en ce jour de janvier 2009, je quitte Joël Bevierre, je pense percevoir ce qui, au fond, " l’interpelle. "

Bien plus que du symbole "  du désir de promouvoir l’intégration absolue du cheminot dans son travail ", c’est du terreau d’une culture forgée de toutes pièces par Raoul Dautry en moins d’une décennie dont il s’agit. Une culture qui a survécut successivement à Dautry lui-même, à la destruction de la cité par les bombes et à la retraite qui a sonné pour Joël Bevierre comme pour tant d’autres le glas de la vie professionnelle. Mon "  échantillon test " est bien placé pour savoir que tous cela dépasse allégrement le cadre restreint des visées utilitaristes prêtées à Raoul Dautry, lui qui, pour avoir guidé dans les rues de la cité Florence Aubenas, alors envoyée spéciale du quotidien Libération à Tergnier durant les grèves de l’hiver 1995, s’est engagé dix ans plus tard dans les comités de soutien à la journaliste retenue en otage en Irak.

Nous nous pencherons sur cette rencontre du grand reporter avec les cheminots ternois dans mon prochain billet.

Partager cet article
Repost0
14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 16:49

porche.jpg

 

L’examen attentif de la représentation du fil à plomb révèle une très curieuse anomalie dont on peut se demander si elle ne porte pas en elle la clef de lecture du plan que Raoul Dautry, dit-on, a couché sur le papier en une nuit, sur le sol de son salon.

Le fil à plomb que l’on trouve généralement suspendu à une clef de voûte symbolisant à la fois le centre de gravité absolu et l’achèvement de l’œuvre devrait structurer la cité selon l’axe Nord Sud or tel n’est pas ici le cas si l’on se réfère à la rose des pôles qui figure en haut à gauche du plan.

Selon l’orientation indiquée par Raoul Dautry, l’axe structurant de sa cité marque un angle de décalage avec l’axe nord-sud que nous désignerons par Angle A.

Autre anomalie, du moins en apparence : un aménagement urbain en forme de porche clairement visible sur les photos aériennes d’époque semble effectivement représenter à la porte de la cité donnant sur Tergnier une construction voûtée, mais celle-ci n’est pas orientée elle non plus selon un axe vertical nord-sud ; pas plus qu’elle n’est alignée sur l’axe central de la Cité.

De là à déduire que sa présence sur le plan puisse n’être que le fruit d’une fantaisie graphique, il y a un pas que le hasard a évité à Daniel Druart de franchir un peu trop hâtivement..

Désireux de mesurer l’angle entre l’axe structurant de la cité et l’axe nord-sud, notre Champollion local a dressé un troublant constat : la rose des pôles apposée par Raoul Dautry sur son plan est erronée. Rien que cela ! Et lorsque l’on songe au rigorisme sur lequel le père de la Cité a assis sa réputation, on mesure l’importance de l’anomalie.

Boussole en main depuis la place de l’Etoile , Daniel Druart a dû se rendre à l’évidence : l’avenue de la Grande Armée est très exactement orientée Est-Ouest. En conséquence, l’Avenue Foch qui traverse le porche est orientée, elle, Nord-Sud et le porche en question est bel et bien conforme à la description que dresse Jean-Pierre Bayard de l’édifice voûté dont la clef est le point d’ancrage du fil à plomb.

Entre l’axe nord-sud réel et l’axe nord-sud que donne à voir la rose des pôles apparaît ici un deuxième angle de décalage que nous nommerons Angle B.

Cet angle est loin d’être anodin : Raoul Dautry semble y affirmer le principe fondateur de l’axe du monde structurant Nord-Sud – dans le cas présent l’axe structurant de son monde en construction – tout en l’adaptant aux réalités physiques du terrain.

La proximité des lignes ferroviaires déjà construites lui interdisant de construire une cité de 4000 habitants autour d’un axe nord-sud, Raoul Dautry semble en effet avoir réorienté l’axe de son projet par rapport à l’axe nord-sud emprunté au symbolisme traditionnel.

Là apparaît un troisième angle de décalage que nous nommerons angle C or – miracle de l’art du trait- retranchez de cet angle C la valeur de l’angle B désignant l’écart entre la rose des pôles et l’orientation réelle, vous obtiendrez l’angle A mesurant le décalage entre l’axe structurant de la cité et cette fameuse rose des pôles qui, ainsi erronée, offre bien plus sûrement une clef de lecture du plan que des indications sur l’orientation de la cité.

 

rose-orientation.jpg

Partager cet article
Repost0
4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 13:55

fil-a-plomb.JPG

 

Partiellement éclairé par le sens du symbolisme des outils, l’examen du secteur nord-est de la Cité nourrit de troublantes coïncidences dont l’introduction d’un troisième outil interroge la portée sur l’organisation générale de cette petite ville nouvelle.

Il s’agit du fil à plomb.

Daniel Druart en perçoit une représentation distincte dans le dessin de l’artère – principale par sa longueur – formée par l’enchaînement de l’Avenue des Alliés, de l’Avenue du 5e corps et de l’Avenue des Champs Elysées, depuis la porte Sud de la Cité donnant sur la "  vieille ville " de Tergnier, jusque sa jonction au Nord avec l’ancienne Chaussée romaine ( Chaussée Brunehaut) matérialisée par le château d’eau.

Le fil à plomb matérialise l’axe vertical de l’édifice, apprend-t-on à la lecture des ouvrages de Jean-Pierre Bayard ; il incarne " la recherche en profondeur, la vérité et l’équilibre " ; autant de qualités propres à l’initiation qui valent au fil à plomb d’être très souvent représenté suspendu à la clef de voûte de l’édifice.

Cette clef de voûte serait elle-même le véritable chef d’œuvre du tailleur de pierre puisque c’est elle qui complète et équilibre l’ensemble; elle incarnerait dès lors  la voûte céleste qui renvoie au grand architecte de l’univers lui-même, symbolisé par l’étoile flamboyante portant en son centre la lettre G, le centre de gravité absolu autour duquel tout s’oppose, s’annule, s’équilibre et au final tourne dans un univers en perpétuel mouvement." Ce substitut de la Grande Ourse est le centre directeur ou illuminateur "  écrit Jean-Pierre Bayard à propos du symbolisme des étoiles et de l’Etoile flamboyante. Une digression autour du fil à plomb pour le moins mystique mais qui trouve une transposition très concrète dans l’expérience du pendule de Foucault par laquelle le célèbre physicien démontra en 1851 la rotation de la Terre grâce aux empreintes sur le sol d’une masse suspendue à un long fil accroché à la voûte du Panthéon. Encore la voûte du Panthéon elle-même est-elle mobile au regard de la latitude du lieu mais Foucault eut tôt fait en son temps de compenser les effets de cette source d’altération par l’application d’une savante formule mathématique qui lui permit de se référer, quel que soit le lieu de l’expérience, à l’axe polaire qui lui seul est de nature à offrir au pendule un point de suspension immobile par rapport à la rotation de la terre.

La référence de Jean-Pierre Bayard à la Grande Ourse n’y trouve pas tout à fait son compte dans la mesure où seule l’étoile polaire qui fait partie de la constellation de la Petite Ourse indique la direction du pôle Nord Céleste. La Grande Ourse a en fait en commun avec l’étoile qui "  oriente le compagnon dans sa marche vers l’idéal initiatique " de tourner en permanence autour de l’axe polaire et de ne jamais se coucher pour qui la contemple à partir du 41e degré de latitude de l’hémisphère Nord.

Quoiqu’il en soit, cette petite masse de plomb qui assura la renommée de Foucault, traditionnellement représentée sous la forme d’une toupie à l’envers, renvoie Daniel Druart au château d’eau, initialement baptisé Phare de la victoire ; peut-être de la victoire sur soi-même s’il symbolise la "  recherche en profondeur. "

L’édifice prolonge la grande artère centrale à la manière d’un plomb suspendu à un fil depuis son point d’ancrage situé – comment ne pas y voir une curieuse coïncidence supplémentaire? – Place de l’Etoile.

 

 

avenue-5e-corps.JPG

Le Phare de la Victoire, vu depuis l'Avenue du 5e Corps.

 

Partager cet article
Repost0
29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 10:34

Vue aerienne

 

Après quelques détours dans l’actualité du blog, reprenons notre voyage dans la cité modèle de Raoul Dautry à la découverte du symbolisme des outils et des figures géométriques simples…

 

 

 

La seconde des découvertes effectuées sur Internet, expliquais-je dans mon précédent billet, tend à me persuader que le processus d’initiation étayé par le symbolisme des outils sort allègrement du cadre maçonnique.

Ayant pu confronter mon décryptage profane du symbolisme des outils à celui d’un initié grâce à une planche extraite du site Temple et parvis consacrée au compas, je me suis mis en quête d’autres sources de nature à étayer mes investigations.

L’une en particulier, a retenu mon attention car bien qu’étrangère au "  catéchisme maçonnique ", elle traite du symbolisme du cercle en des termes que je n’eus pas été surpris de découvrir dans un ouvrage de Jean-Pierre Bayard ou d’Irène Mainguy.

On y évoque le symbolisme "  d’un mouvement de rotation parfaite et immuable " de même qu’Irène Mainguy prête à la circonférence d’un cercle le symbolisme de l’univers "  sans commencement ni fin. "

On y évoque aussi l’image de "  ces trains d’ondes circulaires qui naissent du point d’impact d’une pierre tombée à la surface d’un lac ", écho à l’affirmation d’Irène Mainguy selon laquelle "  le centre est un point sans forme, ni dimension, contenant en potentialité tous les cercles. ", apprend t-on encore. Une affirmation qui là aussi, fait écho à Irène Mainguy selon qui "  sans rattachement à un centre, tout être se trouve excentré. "

Le descriptif du tracé même du cercle présente un air de déjà-lu : "  Trois gestes sont nécessaires pour réaliser ce tracé : piquer la première branche du compas sur le papier, ce qui détermine le centre du futur cercle encore virtuel puis écarter les deux branches d’une distance qui définit la dimension du rayon ; enfin, faire effectuer à la deuxième branche la rotation autour du centre qui trace la circonférence… "

Impossible de ne pas faire le parallèle avec le symbolisme du chiffre Trois qui se rapporte selon Jean-Pierre Bayard dans L’esprit du compagnonnage à une division ternaire qui "  imprègne toutes les doctrines traditionnelles : esprit, âme et corps. "

Il en veut pour preuve le " noos, psyché, soma des grecs ", ou le "  le spiritus, anima, corpus des romains " qui, "  comme dans la religion juive et le christianisme naissant de saint Jean et saint Irénée, caractérisent les trois mondes : spirituel, psychique et corporel. "

" Ainsi le cercle achevé représente-t-il l’ensemble de la manifestation et les trois corps qui la constituent : le corps causal avec le centre, le corps subtil avec le rayon, le corps grossier avec la circonférence. De même peut-on y voir la structure trinitaire de l’être humain : corps périphérique, âme ( psychisme) intermédiaire et esprit central. "

" Le psychisme de l’homme moderne dissocié de sa source divine déforme le tracé du cercle, comme on le voit dans les peintures de Delaunay, Matisse et bien d’autres "

Impossible de ne pas faire le parallèle avec des propos de Jean-Pierre Bayard ou d’Irène Mainguy or le site qui étaye si bien le décryptage de symboles compagnonniques et maçonniques est consacré au yoga

Sauf à croire que la Franc-Maçonnerie ait pu jeter son dévolu sur le yoga, il me faut bien admettre l’évidence : le symbolisme des formes, et par là le langage des outils, ne saurait se résumer à une simple bizarrerie savamment entretenue par quelque opaque groupuscule en mal de particularisme.

Selon Alain Pozarnik qui fut Grand Maître de la grande loge de France, il s’agit des attributs d’une constante quête humaine de spiritualité dont on trouve les premières traces dans la nuit des temps (voir l’interview vidéo ci-dessous).

De quoi encourager la persévérance dans le décryptage d’une cité modèle que Raoul Dautry, son concepteur, ne semble manifestement pas avoir réduit aux fonctions d’appendice d’une extension urbaine.

 

Partager cet article
Repost0
20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 09:29

Je ponctuais mon avant-dernier billet par la nécessité de confronter mon décryptage empirique et profane du symbolisme des outils aux témoignages d’initiés.

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un langage à part entière, affranchi des frontières classiques de la langue !

Cela ne s’est pas passé aussi naturellement que je l’avais escompté. C’est que les quelques francs-maçons notoires qu’il m’arrive de côtoyer sont plus prompts à vous renvoyer à vos interrogations par une question qu’à vous répondre ou pour le moins, vous fournir quelques indices.

Par bonheur, Internet rend plus perméable les frontières qui séparent le profane de l’initié et une planche – sorte de réflexion élaborée dans le cadre des travaux de loge - consacrée au compas et présentée sur le site Temple et Parvis me permis d’étayer mes investigations.

Etymologie, origine, symbolisme… Tout y est, sous une forme qui étaye d’autant plus solidement mon propre décryptage que les termes y sont en bien des points les mêmes que ceux utilisés par Irène Mainguy et Jean-Pierre Bayard sur le sujet. " L’équerre est fixe et le compas mobile, l’une représente le principe passif et l’autre le principe actif. " " Le symbolisme du compas évoque la prudence, la justice, la tempérance, vertus fondées sur l’esprit de mesure… "  " Le compas est l’emblème de la sagesse et de la pondération de l’esprit. A partir de lui, on peut mesurer toute chose à sa juste valeur. "

Manifestement, Irène Mainguy, Jean-Pierre Bayard et l’auteur de la planche en question nourrissent leurs écrits au sein d’un même catéchisme ; une sorte de ciment liant une communauté de langage qui s’affranchit des frontières de la langue par le recours au symbolisme des outils, c’est-à-dire le recours à l’analogie entre l’action de l’outil et l’action de l’homme.

" Le symbolisme des outils est très certainement la source la plus authentique… "  explique Jean-Pierre Bayard dans Le compagnonnage en France. " Les rituels ont pu être altérés, modifiés selon le goût d’une époque : la valeur des outils reste immuable ; elle a son propre dynamisme, un pouvoir de création qui s’associe essentiellement à une valeur sacrée. "

Reste une question centrale : comment initie t-on un homme au langage des outils lorsque l’on s’affranchit des barrières de la langue au nom des influences culturelles et conjoncturelles qu’elle véhicule ?

La réponse figure en filigrane dans la planche extraite de Temple et Parvis : " …C’est pourquoi il [le compas] est utilisé lors de l’initiation lorsque le récipiendaire prend des engagements sur l’autel des serments, le récipiendaire reçoit une des branches du compas sur le sein gauche, celui du cœur, l’extrémité de la branche pique sa chair de façon que la pointe serve d’aiguillon et éveille sa conscience. "

L’initié n’enregistre ; il n’apprend pas. Il ressent. A charge pour lui de mettre des mots sur ses émotions ; ses mots, puisés dans le registre lexical de sa langue.

A cet instant, je me suis demandé si mes quelques fréquentations maçonniques n’opéraient pas de la sorte envers moi en répondant à mes questions par d’autres questions. Une sorte d’initiation informelle. Mais l’autre découverte effectuée sur Internet tend à m’indiquer que la démarche dépasse allègrement le cadre d’une initiation maçonnique. A partager dans le prochain billet...

 

Partager cet article
Repost0
17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 16:05

comedie humaine  Mes investigations menées sur la rue du Président Poincaré – la branche fixe du compas – ont éveillé en Daniel Druart des souvenirs qui ajoutent au trouble causé par le décryptage du plan de la citée cheminote.

" On notera au passage que la rue Poincaré prend précisément naissance à la jonction de l’ellipse qui enveloppe l’ensemble des infrastructures sociales et médico-sociales de la cité originelle "  écrivais-je dans mon précédent billet.

" Ce point de jonction est matérialisé par une petite place qui portait originellement le nom de Place Balzac ! "  s’exclame t-il. Or l’association du père du roman réaliste au symbolisme de la pointe du compas a éveillé en Daniel Druart un autre souvenir enfoui dans les cartons que lui a fait parvenir Daniel Michel, un ancien apprenti du chemin de fer parti couler une retraite paisible dans la Creuse.

Dans ces cartons : un ouvrage compilation des œuvres de Balzac intitulé La comédie humaine, en provenance de la dotation des prix qui ponctuaient l’année scolaire lorsque Daniel Michel fréquentait l’école élémentaire Pasteur de la cité. C’était en 1937 et Daniel Michel avait reçu cette année là le 4e prix.

  " La cérémonie de remise des prix décernés aux élèves sous l’ère de Raoul Dautry portait en elle-même un sens très particulier "  note Daniel Druart. Sur l’invitation de l’instituteur et selon le principe institué par Madame Heugel – le bras droit de Raoul Dautry pour tout ce qui concernait le fonctionnement de la cité – les élèves eux-mêmes prenaient part à l’élaboration d’un classement au terme duquel le premier prix ne revenait pas au meilleur élève mais au meilleur camarade ; celui qui à leurs yeux incarnait le mieux les qualités de travail, de rigueur, de discipline et d’amitié. Les fameuses vertus incarnées par la branche mobile du compas qui prend appuis sur un centre défini par la pointe de la branche fixe. Or ce centre est ici associé au père d’une œuvre très particulière.

La comédie humaine n’est d’ailleurs pas une œuvre mais un ensemble d’œuvres : cent trente sept ouvrages très exactement, écrits en l’espace d’un quart de siècle. Et ce sont des morceaux choisis de ces cent trente sept ouvrage que Daniel Michel reçut comme prix en juillet 1937 sous la forme d’une compilation.

Les textes y sont classés par milieux sociaux, par catégories psychologiques, par cadres géographiques.

Balzac affirmait avoir voulu établir une comparaison entre Humanité et Animalité. Il a mené cette œuvre, dit-on, comme on établit un inventaire exhaustif de tout ce qui constitue une époque. Et Raoul Dautry, en pointant son compas sur la place Balzac, semble signifier qu’il appuie son action de meneur d’hommes sur son époque dans toute sa diversité ; sur des hommes très différents les uns des autres dont peut-être il n’ignore pas la part d’animalité pour les considérer plus largement comme des êtres vivants ; des fruits de la nature dont il mesure parfaitement les effets de l’interaction avec leur environnement.

L’analogie avec Balzac ne s’arrête pas là. Décrivant la structure de la Comédie humaine comme un édifice construit en trois temps, l’écrivain situait " à la base de l’édifice, les études de mœurs représentant les effets sociaux.. " Ensuite "  les études philosophiques car après les effets, viendront les causes. " Enfin "  après les effets et les causes, les principes. "résumait-il.

" Les mœurs sont dans le spectacle, les causes sont dans les coulisses et les machines. Le principe, c’est l’auteur, mais à mesure que l’œuvre gagne en spirales les hauteurs de la pensée, elle se mesure et se condense. "

La trilogie évoque trop précisément celle – dans l’ordre – du carré, du cercle et du point pour ne pas y voir une curieuse analogie entre l’édifice littéraire de Balzac et l’édifice urbain de Dauty.

Partager cet article
Repost0
13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 11:25

La précédente page de notre carnet de voyage était consacrée au lien de fonctionnalité qui, au regard du symbolisme du compas, unit la rue des Vertus à la rue du Président Poincaré. Ce lien néanmoins, ne suffit pas à éclaircir la mystérieuse formule que rapportait la grand-mère de Daniel Druart à propos de la rue Poincaré : "  Si c’est rond, c’est point et carré. " Persévérons…

 

Un compas trop grand ouvert "  devient une droite stérile qui ne peut rien tracer, car il perd son point d’appuis et son centre.  " commente Irène Mainguy à propos du centre et du cercle.

 Ce centre, elle le qualifie par ailleurs de " symbole d’unité et de globalité " et de représentant du " Un, image du Principe d’où naît toute création ", la circonférence symbolisant la "  multiplicité. "

Cette référence au nombre Un guida un peu plus avant mon exploration du symbolisme en terre inconnue.

Dans L’esprit du compagnonnage, Jean-Pierre Bayard consacre en effet un chapitre à la numérologie et au nombre d’or. " Un est Dieu, puissance génératrice d’où tout provient, Un est à l’origine de Tout ; toute chose procède de l’Un " clame t-il. Et le chiffre Deux serait tout naturellement selon lui l’émanation "  du mouvement de Un ", son "  extériorisation. "

Irène Mainguy  confirma ce que je supputais sans être très sûr de bien comprendre : la circonférence, c’est-à-dire le cercle, est "  l’extension du point dans l’espace. "

Deux des principales composantes de la formule rapportée par la grand-mère de Daniel Druart prenaient progressivement leur place dans mon hésitante interprétation du catéchisme maçonnique.

Restait le carré… Ce que dit Jean-Pierre Bayard du nombre Quatre m’aida à lever le voile. Il provient selon lui de Deux et est représenté par le carré parfait, symbole de la matière et de la terre.

" Quatre, c’est aussi le cube "  ajoute t-il. Or le cube renvoie au symbolisme de la pierre taillé qu’il développe dans un autre chapitre de son ouvrage, consacré à la taille des matériaux. "Pour montrer que l’homme se perfectionne, on le compare à une pierre qui, de l’état brut, parvient à l’état taillé. La pierre brute est le produit grossier de la nature que l’art doit polir et transformer ; la personnalité se dégage de sa gangue originelle " explique t-il.

Rond, point, carré… La grand-mère de Daniel Druart aurait pu lui affirmer plus simplement que l’homme doit s’appuyer sur des principes pour se parfaire dans les limites des qualités qu’il aura su développer. Mais ce qu’il avait pris à l’époque pour un jeu de mots lui eût peut-être paru alors être une affirmation n’engageant que sa grand-mère.

Quoiqu’il en soit, la rue du Président Poincaré étaye bel et bien l’hypothèse du compas, avec sa branche mobile – la rue des vertus- que le maître doit ouvrir proportionnellement aux capacités qu’il aura su cultiver en travaillant sur lui-même (dans le labyrinthe), appuyée sur un centre qui est à la fois principe et perfectionnement (point et carré).

On notera au passage que la rue Poincaré prend précisément naissance à la jonction de l’ellipse qui enveloppe l’ensemble des infrastructures sociales et médico-sociales de la cité originelle. Une coïncidence supplémentaire qui sert à merveille la curiosité du profane que je suis. Mais la curiosité n’étant pas forcément bonne conseillère, il me fallait pour aller de l’avant oser confronter mon décryptage empirique aux témoignages d’initiés.

 

carre-cercle

 

"La pierre, image de la terre, est symbolisée sous la forme d'un carré. Ce carrée se lie au cercle afin de montrer que tout appartient  au tout."      Jean-Pierre Bayard, L'esprit du compagnonnage. 

 

Partager cet article
Repost0
9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 13:03

 

 

IMG_5933.JPG

 

 

Si la rue des Vertus nourrit en se perdant dans le labyrinthe du parc des Buttes-Chaumont une troublante coïncidence, la rue du Président Poincaré – l’autre "  branche du compas "- n’est pas en reste. " Ma grand-mère me disait : si ton grand-père était encore là, il te dirait que si c’est rond, c’est point et carré " se souvient Daniel Druart. " Lorsque l’on est gamin, on ne comprend pas très bien ces choses là et l’on retourne vite fait à ses préoccupations en se disant qu’il doit y avoir un jeu de mots. Peut être avec Cicéron "

Mais lorsque le septuagénaire découvre par hasard beaucoup plus tard le symbolisme compagnonnique et, par lui, le symbolisme maçonnique, la formule rapportée par sa grand-mère prend tout son sens. " Rond ", " point " : ces termes m’ont empiriquement aiguillé vers un chapitre de l’ouvrage d’Irène Mainguy (Le symbolisme maçonnique du troisième millénaire) consacré au cercle et au point central.

Les trois éléments constitutifs du cercle, à savoir le centre, la circonférence et le rayon qui unit les deux selon le plus court chemin, en font "  le symbole parfait de la totalité " affirme t-elle.

La forme même du cercle exprime selon elle "  plénitude, harmonie et perfection. " " En son centre, tous les segments de droite coexistent en une seule unité, sa périphérie fermée sur elle-même forme une roue qui évoque l’idée de mouvement possible. "

Le premier enseignement fut surtout pour moi une prise de conscience : on peut mettre sur des formes apparemment figées des mots simples qui semblent presque leur donner vie. Mieux : Irène Mainguy en fait des tranches de vie lorsqu’elle évoque l’un des premiers travaux du Maître maçon invité à tracer un cercle debout et non pas agenouillé. " Ce premier cercle tracé est le plus souvent maladroitement réalisé. Il fait prendre conscience de l’importance de trouver initialement son centre, de fixer ensuite l’écartement possible suffisant du compas contrôlable, afin qu’il ne soit ni trop grand, ni trop petit pour tracer une circonférence qui corresponde à l’insertion dans le macrocosme "

Le maître maçon doit trouver " la mesure du compas qui correspond à ses capacités de connaissance " insiste t-elle non sans rappeler qu’un compas trop grand ouvert "  devient une droite stérile qui ne peut rien tracer, car il perd son point d’appuis et son centre.  "

Voilà bien la fonction de la deuxième branche du compas : offrir un point d’appuis à la branche mobile ; celle que le Maître doit ouvrir à la mesure de ses capacités au regard des vertus qu’il aura cultivées en travaillant sur lui-même. Le brouillard des codes semblait se lever sur la logique de l’assemblage des rues du Président Poincaré, de la rue des Vertus et du parc des Buttes-Chaumont.

L’énigmatique affirmation de la grand-mère de Daniel Druart conservait néanmoins tout son mystère ; le temps de découvrir d’autres mots simples encore qui donnent vie aux signes.

 

rue Poicare

Partager cet article
Repost0
2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 13:12

buttes-chaumont-3.JPG

 

Lorsque l’on évoque auprès des vieux habitants de la cité le parc des Buttes Chaumont jaillit le souvenir d’un cadre merveilleux qui semble avoir durablement pétri le cours de leur existence. Les enfants qu’ils furent apprirent à arbitrer le conflit de leurs émotions de gamins en quête de sensations nouvelles et de la raison que s’évertuaient à leur faire entendre les adultes. Je le compris, et surtout je le ressentis, lors de la rencontre en présence de Daniel Druart de Joël Demarest et de son épouse Chantal.

Cela s’est passé le 16 janvier 2009. Dans le travail de sondage des informations avancées par Daniel et préalable à la rédaction d’un article, je voulais confronter ses souvenirs à ceux d’autres habitants de la cité.

Joël et Chantal Demarest sont enfants de cheminots mais ne connaissent de cette cité que la version reconstruite après son bombardement d’avril 1944 selon un schéma urbain totalement différent de celui adopté vingt-cinq ans plus tôt par Raoul Dautry.

Lorsque leurs familles s’établirent dans la cité au sortir de la guerre, la culture insufflée par Raoul Dautry avait néanmoins survécu à la destruction aussi ma surprise fut-elle grande de découvrir que Daniel, de quinze ans l’aîné de Joël et Chantal, partageait avec eux le souvenir des Buttes Chaumont dans les mêmes termes évoquant les mêmes sensations.

 

Joel.jpgJoëlLe 14 juillet, ça se passait aux Buttes Chaumont !

ChantalMoi, je me rappelle les bals qu’il y avait. J’étais jeune ; mes parents y allaient. Dans le lac, là bas…

JoëlLe lac, oui ! Il était vide !

DanielAprès, il n’y a plus jamais eu d’eau. Moi… pendant la guerre, on adorait l’hivers parce que le lac gelait alors une fois qu’il y avait un peu d’épaisseur… Pchutt !

Joël avec un regard malicieuxOh Marc… Un peu de notre jeunesse !

ChantalOh les Buttes Chaumont ! C’était joli…

JoëlTrès joli !

ChantalC’est pas comme là. Il y avait la cascade, tout ça… On était heureux d’aller voir l’eau…

JoëlOh oui ; c’était joli ! Il y avait des ruisseaux dedans…

ChantalAh oui ! Les ruisseaux !

Joël à DanielTu te rappelles, les ruisseaux ? Ils ont tout foutu en l’air après…

Chantal plongée dans ses souvenirs – Le petit pont en pierre, tout ça…

JoëlMagnifique !

ChantalOh, c’était d’une beauté tout ça !

JoëlLes gardes champêtres étaient souvent dans les Buttes Chaumont parce que…( un ton plus bas comme s’il voulait me mettre dans la confidence)… on va parler à la Demaret, à la Chenot ou à la Ducerf ( d’autres grands noms de la Cité d’après guerre), on fumait la liane ; on était tout con, tout jeune…

DanielL’armoise !

JoëlL’armoise!

DanielRoulée dans du papier journal !

JoëlMais attention ! Il était interdit de faire du feu ! Si tu te faisais prendre à faire du feu, oh scandale ! Le garde champêtre t’aurait emmené !

ChantalOh ! Ils allaient chez les parents aussitôt hein ?!

DanielEt puis les branches des arbres, elles se rejoignaient…

Joël acquiesçantOuais…

DanielOn montait dans un arbre…

Joël, d’un ton facétieuxOui, oui oui !

Daniel à mon adresseComme les singes, tu vois ? Et les branches, elles s’abaissaient ; on changeait d’arbre !

JoëlC’était notre terrain de jeux !

DanielTu avais le garde champêtre qui t’attendait au pied de l’arbre !

Joël à nouveau dans l’acquiescementC’était interdit de monter dans les arbres Marc ! De fumer aussi ; enfin pas de fumer ; de faire du feu…

DanielEt nous on… ; enfin pour moi, c’est l’ancêtre du skate board : on démontait les voitures d’enfant et on gardait juste…

ChantalOh oui ! La caisse !

DanielOui, la caisse.

Joël et Daniel d’une seule voixEt hop ! Dans les pentes !

Chantal empreinte de regretsOh, on avait tout ce qu’il fallait !

 

 

"Tout ce qu’il fallait" à un enfant pour s’épanouir sous le regard intransigeant des gardes champêtres ; leur fil d’Ariane en quelque sorte, dans l’exploration de leur univers, des autres et d’eux mêmes.

 

 Buttes.jpg

 

 Les Buttes-Chaumont aujourd'hui. Les enfants de l'école maternelle voisine y faisaient cette semaine leur carnaval.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 15:51
rue des vertus               


A la réduction des distances que j'avais crû bon mettre jusque là entre le Compagnonnage et la Franc-Maçonnerie, la découverte de l'ouvrage d'Irène Mainguy ajouta chez moi un de ces troubles que seules les très curieuses coïncidences jettent sur des sujets peu enclins à céder au sensationnalisme..

C'était à propos du symbolisme du compas.

Selon elle, le compas symbolise "  le dynamisme constructeur de la pensée, c’est-à-dire sa liberté créatrice, mais aussi la capacité d’invention, de conception et de réalisation de l’esprit. "

Symbole dans la tradition du Grand Architecte de l’univers, il passe, ajoute t-elle, " pour l’emblème le plus éminent de la vertu donnant la seule vraie mesure de la vie et de la conduite d’un maçon. " Or – curieuse coïncidence - l’une des branches du compas associé à l’équerre qui apparaît à l’examen du plan de la cité porte précisément le nom de Rue des Vertus.

vertuEn quête de sens, je consultai immédiatement ce qu’Irène Mainguy explique des vertus maçonniques. Se référant au Régulateur du Maçon dont elle souligne qu’il est un cahier d’apprenti, elle y rapporte qu’il s’agit "  d’une disposition de l’âme qui porte à faire le bien. "

Se référant à Socrate pour qui "  la vertu suprême consiste dans le détachement du monde sensible et des biens matériels, pour aller vers la contemplation des idées et spécialement, de l’idée du Bien ", elle note que "  la vertu demande une participation active de l’être, de faire un effort constant sur son ego . " Un travail sur soi-même qui permettrait en somme, de cheminer sur la voie de l’harmonie intérieure " en une bonne gestion des extrêmes vers un juste milieu ".

Cette référence au travail sur soi, je l’avais précédemment croisée dans mon approche de la culture compagnonnique à travers les ouvrages de Jean-Pierre Bayard. A propos du symbolisme du labyrinthe très exactement, dont il souligne "  qu’il tient une large place dans la vie compagnonnique . "

Il y parle de cheminement spirituel comportant "  une somme égale d’acquisition et de dépouillement " vers "  un temple où doit s’effectuer la seconde naissance. " ; d’enchevêtrement de couloirs qui n’ont d’autre vocation que "  de faire naître l’hésitation. "

L’homme, explique t-il, "  se situe dans la complexité des chemins possibles, il va de perplexités en perplexités car il lui est impossible de connaître s’il a progressé ou non ; c’est une pérégrination de l’âme. "

Dans ce concert d’explications que je recevais avec une certaine appréhension, c’est un souvenir de jeunesse évoqué lors d’une visite du terrain par Daniel Druart qui frappa mon imagination. "  On y a fait les quatre cent coups ; c’était notre terrain d’aventure avec ses enchevêtrements de chemins dont certains ne menaient nulle part ; un vrai labyrinthe ! ". C’est du parc des Buttes Chaumont dont il parlait ainsi ; cet espace de nature dans lequel des générations de cheminots se sont ressourcés en famille le dimanche venu. Un espace de nature dans lequel se perd la " branche du compas " portant le nom de Rue des Vertus. 

                                        buttes chaumont 1

Partager cet article
Repost0

L'histoire d'une Histoire

 

Vue aerienne

 

 

Ville-champignon érigée autour des rails, Tergnier est une ville que l'on croyait sans autre histoire que celle du chemin de fer et de ses destructions successives par les guerres jusqu'à ce que la curiosité de l'un de ses habitants, ancien épicier, mette à jour des richesses jusqu'alors insoupçonnées venues du fond des âges.  

Sautez dans «  le train en marche » et partager cette formidable aventure humaine aux confins du compagnonnage et de la franc-maçonnerie, dans des registres où se côtoient les applications les plus modernes de la sociologie et les plus anciens rites de fondation des villes, la psychologie et l'économie, l'Histoire officielle et l'actualité d'un passé qui interroge le présent....