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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 15:51
rue des vertus               


A la réduction des distances que j'avais crû bon mettre jusque là entre le Compagnonnage et la Franc-Maçonnerie, la découverte de l'ouvrage d'Irène Mainguy ajouta chez moi un de ces troubles que seules les très curieuses coïncidences jettent sur des sujets peu enclins à céder au sensationnalisme..

C'était à propos du symbolisme du compas.

Selon elle, le compas symbolise "  le dynamisme constructeur de la pensée, c’est-à-dire sa liberté créatrice, mais aussi la capacité d’invention, de conception et de réalisation de l’esprit. "

Symbole dans la tradition du Grand Architecte de l’univers, il passe, ajoute t-elle, " pour l’emblème le plus éminent de la vertu donnant la seule vraie mesure de la vie et de la conduite d’un maçon. " Or – curieuse coïncidence - l’une des branches du compas associé à l’équerre qui apparaît à l’examen du plan de la cité porte précisément le nom de Rue des Vertus.

vertuEn quête de sens, je consultai immédiatement ce qu’Irène Mainguy explique des vertus maçonniques. Se référant au Régulateur du Maçon dont elle souligne qu’il est un cahier d’apprenti, elle y rapporte qu’il s’agit "  d’une disposition de l’âme qui porte à faire le bien. "

Se référant à Socrate pour qui "  la vertu suprême consiste dans le détachement du monde sensible et des biens matériels, pour aller vers la contemplation des idées et spécialement, de l’idée du Bien ", elle note que "  la vertu demande une participation active de l’être, de faire un effort constant sur son ego . " Un travail sur soi-même qui permettrait en somme, de cheminer sur la voie de l’harmonie intérieure " en une bonne gestion des extrêmes vers un juste milieu ".

Cette référence au travail sur soi, je l’avais précédemment croisée dans mon approche de la culture compagnonnique à travers les ouvrages de Jean-Pierre Bayard. A propos du symbolisme du labyrinthe très exactement, dont il souligne "  qu’il tient une large place dans la vie compagnonnique . "

Il y parle de cheminement spirituel comportant "  une somme égale d’acquisition et de dépouillement " vers "  un temple où doit s’effectuer la seconde naissance. " ; d’enchevêtrement de couloirs qui n’ont d’autre vocation que "  de faire naître l’hésitation. "

L’homme, explique t-il, "  se situe dans la complexité des chemins possibles, il va de perplexités en perplexités car il lui est impossible de connaître s’il a progressé ou non ; c’est une pérégrination de l’âme. "

Dans ce concert d’explications que je recevais avec une certaine appréhension, c’est un souvenir de jeunesse évoqué lors d’une visite du terrain par Daniel Druart qui frappa mon imagination. "  On y a fait les quatre cent coups ; c’était notre terrain d’aventure avec ses enchevêtrements de chemins dont certains ne menaient nulle part ; un vrai labyrinthe ! ". C’est du parc des Buttes Chaumont dont il parlait ainsi ; cet espace de nature dans lequel des générations de cheminots se sont ressourcés en famille le dimanche venu. Un espace de nature dans lequel se perd la " branche du compas " portant le nom de Rue des Vertus. 

                                        buttes chaumont 1

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L'histoire d'une Histoire

 

Vue aerienne

 

 

Ville-champignon érigée autour des rails, Tergnier est une ville que l'on croyait sans autre histoire que celle du chemin de fer et de ses destructions successives par les guerres jusqu'à ce que la curiosité de l'un de ses habitants, ancien épicier, mette à jour des richesses jusqu'alors insoupçonnées venues du fond des âges.  

Sautez dans «  le train en marche » et partager cette formidable aventure humaine aux confins du compagnonnage et de la franc-maçonnerie, dans des registres où se côtoient les applications les plus modernes de la sociologie et les plus anciens rites de fondation des villes, la psychologie et l'économie, l'Histoire officielle et l'actualité d'un passé qui interroge le présent....